Les internautes du Monde.fr qui résident au Japon témoignent
des mesures mises en place par les autorités pour faire face à l'augmentation
du nombre de cas de grippe H1N1. La plupart tient néanmoins à signaler
qu'aucune psychose n'est encore palpable dans la société japonaise.
* A Kyoto:
la multiplication des masques par Pierre-Alain Szigeti
Ici, à Kyoto Kobe, nous
nous sentons cernés. La ville est située entre Kobe,
où ce foyer est apparu, Osaka, où il
s'est propagé, et Shiga, où un cas vient d'être signalé. Les écoles sont ouvertes, mais l'école française
a fermé ses portes lundi soir par précaution. La différence notable est la pénurie
de masques dans les magasins le week-end dernier (ils ont été réapprovisionnés
depuis), et par conséquent la multiplication des personnes portant un masque,
que ce soit dans la rue, dans les magasins – employés en tête – et dans les
transports en commun, où quasiment tous les voyageurs s'en affublent.
L'école reprendra vendredi si tout est calme, d'ici là nous
sortons le moins souvent possible, jamais dans les lieux surpeuplés, et suivons
les consignes d'hygiène simples et assez logiques (se laver les mains !).
* Quelques mesures
par Gilles Nokeo
Les écoles où des élèves ont contracté la maladie ferment
leurs portes temporairement. Des crèches ferment également, obligeant les mères
à prendre des jours de congés afin de s'occuper des enfants de bas âges. Dans
certaines zones, on déconseille même à la population de sortir de son domicile étant
donné que les écoles locales ont fermé. Certaines
entreprises rendent obligatoire le port du masque par leurs employés, et
instaurent un système de rotation dans les réfectoires.
* A l'université par
Arnaud Dauendorffer
Bien que situé hors de la région d'apparition du virus, la
crainte de voir se propager la maladie se fait tout doucement sentir. Les
ventes de masques explosent, les cours commencent par des mises en garde sur le
virus, des flacons de gel désinfectant pour les mains ont été placés un peu
partout dans l'université... Cependant, la population reste calme et les gens
n'ont globalement pas changé leurs habitudes.
* Certaines écoles
sont sur le qui-vive par Quynh Anh Trinh Xuan
Vu de l'extérieur, rien ne change... et pourtant, une inquiétude
latente se fait ressentir. Aucun cas n'a encore été declaré à Tokyo mais certaines écoles sont sur le qui-vive, prêtes à fermer. Contrôle de température
de tous les élèves, interdiction d'entrer dans les bâtiments si l'on a voyagé récemment
ou si l'on a un visiteur-voyageur chez soi.
* Un masque pour
tous par Carraz R.
Je suis actuellement au Japon pour séjour de recherche au
sein de l'université de Tohoku (Sendai).
L'université ne nous laisse plus nous déplacer à l'étranger pour des raisons
professionnelles dans les pays suivants: USA,Canada,
Mexique, Royaume-Uni et Espagne. Pour tout autre voyage à l'étranger, il est
dorénavant obligatoire de prendre sa température durant tout son séjour, et
ceci jusqu'à 7 jours après son retour. En cas de fièvre suspecte, il est
recommandé de rester à la maison.
Plus annecdoctiquement, tous les spectateurs du tournoi de
Sumo se déroulant a Tokyo en ce
moment doivent se désinfecter les mains avant de rentrer dans le stade.
* Une discipline
bien japonaise par Olivier Romang
La grippe porcine fait la une de tous les journaux. Avec une
efficacité toute japonaise, des mesures ont été prises, au niveau national
d'abord : quarantaine sévère a l'aéroport, fermeture d'écoles à Osaka et Kobe. C'est maintenant au tour des entreprises de
sensibiliser leurs employés. Dans la mienne par exemple, nous avons été briefés
sur les numéros à appeler en cas de symptômes et des distributeurs de savon
anti-bactériens ont été placés dans les toilettes pour montrer que l'employeur s'inquiète de la santé de ses employés...
* Rien à signaler
par Jean-Loup Petrequin
Je vis à Hamamatsu à 100 kilomètres après Nagoya en
allant sur Tokyo. Dans ma ville et
région, je n'ai remarqué aucun changement d'habitude chez les Japonais, presque
aucune allusion, seulement en famille, et encore... Il paraît que les masques
se sont mieux vendus que d'habitude. Mais comme les Japonais en mettent
souvent, je n'ai rien remarqué. En tous
cas, je n'ai vu aucune psychose.
* Pénurie de
masque un peu partout dans le pays par Olivier
Vivant à Tokyo,
la "psychose" ne s'est pas encore emparée des Tokyoïtes, mais on sent
la population vigilante. Des mesures de précautions sont prises dans tous les bâtiments
publics, comme la mise à disposition de désinfectant pour les mains. Mais une rapide
caméra cachée a montré que 2 personnes sur 3 ne s'en servaient pas. Dans mon
entreprise, on a reçu de la part des ressources humaines 2 ou 3 messages de prévention,
nous rappelant les gestes minimums à faire pour éviter la contamination (port
du masque, hygiène de vie et même une notice illustrée pour apprendre à bien se
laver les mains).
* A Tokyo,
rien n'a changé par Marc
Les gens ne sont pas inquiets. Ce n'est absolument pas la
psychose comme certains journalistes le prétendent. Ce n'est même pas un sujet
de discussion pendant la pause déjeuner. Les Japonais mettent des masques dès
qu'ils ont un rhume pour ne pas contaminer les voisins, tous les jours des
millions de personnes en mettent. La vue de ceux-ci n'est donc pas du tout étrange
ou sujette à un changement de comportement.